Disruption technologique et évolution des business models dans le secteur de la Construction

Global Construction Survey 2016

Les acteurs majeurs des infrastructures et de la construction dans le monde conserveront-ils la création de valeur induite par la disruption technologique ?

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Xavier Fournet

Pour la 10e année consécutive, KPMG a interrogé plus de 200 dirigeants du secteur des infrastructures et de la construction (donneurs d’ordres et grandes entreprises dans près de 30 pays) pour comprendre comment ils anticipent l’incidence de la disruption technologique sur leur business model et la création de valeur.

Les dirigeants sont conscients des enjeux induits par les nouvelles technologies même si l’usage qu’ils en font est encore à un stade précoce

La plupart des répondants reconnaissent faire face à des enjeux de disruption technologique majeurs mais seulement 8% d’entre eux sont à la pointe de l’innovation et un tiers déjà en retard. Les entreprises devancent nettement (près de 10 points) les donneurs d’ordres en termes de maturité d’adoption des technologies innovantes. Pour des raisons de capacité financière, ce sont les plus grandes entités de l’échantillon qui sont les leaders de l’innovation.

« Notre enquête montre que les acteurs du BTP ont bien appréhendé le changement de paradigme qui s’impose à eux : d’avoir à construire une infrastructure ou un bâtiment ils vont devoir en concevoir désormais l’usage optimisé sur le long terme. C’est grâce à « l’innovation-produits » tels que l’immeuble intelligent, le smart grid, la route solaire par exemple mais aussi, à la révolution numérique et technologique que permettent en autres le BIM, le big data et les nouveaux moyens de communication, qu’ils vont réussir cette transformation. » commente Xavier Fournet, Associé KPMG, responsable du secteur Infrastructures & Construction.
 

Ils ont parfaitement assimilé les avantages que va leur apporter l’innovation que ce soit en termes de gestion des risques, d’efficience économique, de performance des méthodes de construction, mais surtout, d’offres de produits innovants aptes à répondre aux nouvelles attentes des clients

Un quart des répondants pense que les risques liés à leur activité vont augmenter dans des proportions inconnues en raison notamment de la taille et de la complexité croissante des ouvrages qu’ils devront réaliser. L’adoption et la connaissance des outils innovants qui leur permettront d’atténuer et de gérer ces aléas est un des drivers majeurs de l’innovation du secteur. Parmi les autres incitations à la disruption technologique figure la nécessité d’accompagner les besoins et la demande des clients.

« Innover, c’est comme cela que nous avons toujours avancé, c’est notre culture. Mais aujourd’hui, la complexité des défis environnementaux, économiques, sociaux, exige que nous innovions à plusieurs. L’esprit ouvert, open. Il nous faut mutualiser nos propres expertises et les agréger à d’autres disciplines. En nous connectant à ceux qui imaginent le monde de demain : start-up, universités, grandes entreprises… Demain, l’innovation sera collective ou ne sera pas ! » affirme Philippe Bonnave, PDG de Bouygues Construction, dans l’étude.
 

Davantage d’entreprises que de donneurs d’ordres ont déjà initié des démarches volontaristes d’innovation. Plus globalement, priorité a été donnée à la numérisation des projets, à la sécurité sur les chantiers et au process de production. Les axes de progrès concernent le management de projet intégré, l’analyse de données et l’impression 3D

Alors que la technologie BIM - Building Information Modeling - (61 %), et le contrôle à distance (65 %) ont été majoritairement adoptés à travers le monde les autres technologies disruptives du secteur restent en devenir. Un tiers des entreprises interrogées disent utiliser la robotique et l’automatisation alors qu’elles permettraient des évolutions majeures dans la gestion de projet en réalisant certaines tâches pénibles ou dangereuses (forage, pose de briques, pose de poutres) tout en garantissant une plus grande sécurité sur les chantiers.

Global Construction Survey

De même, les entreprises du secteur de la construction n’exploitent pas leurs données au maximum de leur potentiel. Deux tiers des dirigeants du secteur n’utilisent pas l’analyse des données pour le suivi de la performance et l’évaluation des projets. Seul un quart d’entre eux affirme être en mesure « d’appuyer sur un bouton » pour obtenir l’ensemble des informations sur un chantier. La gestion de projet intégrée et en temps réel reste plus un horizon qu’une réalité : une entreprise sur cinq dispose d’un système d'information pour la gestion des projets (PMSI) entièrement intégré.

Bien que convaincu de l’apport des technologies et de l’innovation, les répondants confirment qu’un bon management de projet permet de prévenir les risques et demeure la clé du succès

La faiblesse du management de projet est cité par près d’un dirigeant sur deux comme étant la première cause à l’origine de la non performance sur les chantiers.

Global Construction Survey

L’innovation technologique, sans être l’Alpha et l’Omega de la performance des projets apparait clairement pour les dirigeants comme étant d’abord au service de leurs équipes, pour mieux gérer leurs chantiers (une majorité d’entre eux estiment que leur système de management de projet est perfectible), pour mieux construire dans un environnement toujours plus sécurisé et pour mieux interagir avec l’écosystème du secteur. Ils ont décidé d’investir dans ce domaine, persuadés qu’il est un des accélérateurs de leur succès futur et surtout que cela leur permettra de capter tout ou partie de la création de valeur générée par l’innovation.

Global Construction Survey

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