Le défilé du 14 juillet : une exception française

Le défilé du 14 juillet : une exception française

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Chaque année, le défilé du 14 juillet réunit à Paris quelque 4000 militaires et policiers, 240 cavaliers de la garde républicaine, près de 500 véhicules et une soixantaine d’avions et hélicoptères. C’est le plus important défilé militaire de fête nationale au sein de l’Union européenne. Cette particularité française trouve son origine dans la défaite de 1871.

Lorsque la jeune Troisième République décide en 1880 de célébrer la fête nationale le 14 juillet, le souvenir de la capitulation de Sedan est encore très présent. Le président du Conseil, Charles de Freycinet – polytechnicien et ancien délégué à la guerre du gouvernement de défense nationale (1870-1871) – décide de profiter de l’occasion pour restaurer l’image de l’armée française dans l’opinion publique.

Un défilé militaire de grande ampleur est organisé à l’hippodrome de Longchamp le 14 juillet 1880 en présence du président de la République, Jules Grévy. Plusieurs dizaines de milliers de spectateurs y participent. Devant ce succès populaire, la « revue de Longchamp » est réitérée chaque année jusqu’en 1914 avec le même éclat. Le 14 juillet 1919, le défilé de la fête nationale quitte le bois de Boulogne pour prendre ses quartiers dans Paris intra-muros. Premier défilé depuis la Victoire, il conserve l’apparat de Longchamp. La puissance du cérémonial s’est prolongée jusqu’à nos jours.

Les autres pays européens ont également une tradition de défilés militaires à l’occasion de leur fête nationale.

Mais aucun n’atteint l’ampleur de celui des Champs-Elysées. Pour éviter qu’ils ne rappellent les régimes de l’entre-deux-guerres, la dimension des défilés militaires a été fortement réduite en Italie et en Allemagne de l’Ouest – une habitude conservée dans l’Allemagne réunifiée. Il en va de même en Espagne depuis l’instauration de la démocratie. Quant aux pays scandinaves et au Royaume-Uni, ils préfèrent les parades de leur garde royale ou présidentielle au spectacle des chars d’assaut.

Hors de l’UE, le goût pour les grands défilés militaires s’est conservé en Russie, Turquie, Chine, Corée du Nord…

Jusqu’à présent, les Etats-Unis étaient plus proches du modèle anglais et scandinave que de la tradition française. Le 4 juillet donne lieu outre-Atlantique à de multiples cérémonies et festivités, mais pas à un défilé militaire d’importance. Les choses pourraient toutefois changer. Impressionné, dit-on, par la cérémonie du 14 juillet 2017 à laquelle il a assisté à Paris, le président américain a décidé qu’un défilé militaire conséquent serait organisé pour la cérémonie du 11 novembre 2018 à Washington. D’aucuns y voient une préfiguration d’un autre qui pourrait prendre le relais le 4 juillet suivant.

 

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