Agromine : un mal pour un bien ?

Agromine : un mal pour un bien ?

[Décryptages - Développement durable]

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Le nickel est un métal toxique. Sa présence souterraine rend l’agriculture traditionnelle impossible en surface. Le sol est en effet alors stérile et la végétation rare. Certaines plantes – dites hyper-accumulatrices – présentent cependant des qualités de résistance qui leur permettent de pousser dans cet environnement hostile. C’est le cas de l’Alyssum murale.

Cette plante à fleurs de la famille des Brassicacées s’accommode non seulement des sols à forte teneur en nickel, mais elle peut aussi accumuler dans ses feuilles jusqu’à 100 kg de nickel par hectare.

Dans les Balkans, il existe des sols cent fois plus riches en nickel que des sols normaux. Des chercheurs de l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) et de l’université de Tirana ont mis au point un procédé d’extraction du nickel contenu dans des plantations d’Alyssum murale en Albanie. La technique retenue est la lixiviation, une méthode consistant à récupérer le métal à l’aide d’un solvant après combustion des plantes. Le dispositif a fait l’objet d’un brevet. Son rendement est suffisant pour qu’une exploitation industrielle soit envisagée à moyen terme dans des conditions économiques compétitives.

Ce premier succès ouvre la voie à d’autres projets. Les plantes hyper-accumulatrices ne se limitent en effet pas à l’absorption du nickel. D’autres présentent les mêmes propriétés que l’Alyssum murale pour le lithium, l’indium, le néodyme…, ces métaux stratégiques nécessaires aujourd’hui aux technologies numériques. Les chercheurs prévoient d’expérimenter leur extraction par les mêmes procédés.

On a donné le nom d’agromine à cette combinaison de pratiques issues de la culture agricole et de l’industrie minière. Si ses promesses devaient se confirmer, l’agromine présenterait deux avantages majeurs : elle permettrait d’une part de limiter l’exploitation souvent polluante des grands gisements de métaux rares ; elle diversifierait leurs sources d’approvisionnement, aujourd’hui très concentrées dans quelques zones géographiques en situation de quasi-monopole.

Agromine : un mal pour un bien ?

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