Entre les deux guerres, le seul festival de cinéma véritablement international est la Mostra de Venise, lancée en 1932 en complément de la Biennale.

A ses débuts, seule la qualité cinématographique des œuvres préside à son palmarès. Mais, au fil des années, l’influence politique finit par se faire ressentir. 

En 1937, le français Jean Renoir reçoit le prix du meilleur ensemble artistique pour La Grande Illusion alors qu’aucun long-métrage allemand n’est primé. Goebbels est furieux.

Aussi, l’année suivante, Mussolini fait pression sur le jury pour que le prix soit attribué à l’allemande Leni Riefenstahl pour Les Dieux du stade (Olympia), bien qu'il s'agisse moins d'un film que d'un documentaire sur les Jeux Olympiques de Berlin en 1936 – de propagande de surcroît.  

Devant ce détournement de compétition, la France prend en mai 1939 la décision de lancer son propre festival au début du mois de septembre suivant. Plusieurs villes sont sur les rangs : Cannes l’emporte sur Biarritz, Vichy, Alger…

Après un été frais et humide, le temps s’est remis au beau sur la Côte d’Azur. Dans la dernière semaine d’août 1939, les plus célèbres stars et réalisateurs arrivent sur la Croisette pour ce nouveau Festival international du film.

La MGM a même affrété un paquebot pour amener Gary Cooper et nombre de vedettes d'Hollywood. La première édition Festival de Cannes doit débuter le 1er septembre dans l’après-midi. Au matin, on apprend l’invasion de la Pologne.

Le Festival est interrompu : il ne commencera effectivement sa grande carrière qu'en septembre 1946.

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